Invité phare du webinaire "Intelligence économique et Urbanisme Durable" des 02 et 03 Décembre 2020 (IEUD20), est un profil atypique et non moins "pressé, pressé" qu’il convient de présenter.

Un curacien au cuir épais

Au sein du chapelet des Iles sous le Vent, Curaçao est, depuis la dissolution de la fédération des Antilles néerlandaises en octobre 2010, un État autonome du royaume des Pays-Bas. Comptant, en 2015, 158 040 habitants (pour une superficie de 444 km2) quand la Guadeloupe en dénombrait à cette même date quelques 397 990 (sur 1 628 km²) ; Curaçao partage(ait) avec notre archipel une forte dépendance aux importations.
Avant même la survenue de la pandémie COVID19, Curaçao s’est penchée sur les enjeux territoriaux de cette hyper-dépendance, notamment alimentaire.
Spécialiste des questions globales d’agriculture durable, de sécurité alimentaire mais aussi d’aspects plus spécifiques (fermes urbaines, hydroponie, vermiculture) ; Saneleo PETRONELLA s’est distingué sur les projets "Little Farm at Home, in the Neighbourhood and in Schools" et du plus récent "Elderly Nursing Homes".
Un profil opérationnel et des réalisations adaptées à nos réalités (insularité, gérontocroissance, problématiques socio-sanitaires), qui nous ont incité à en faire l’invité principal de la Journée 2.

Agriculture durable et numérique, quel rapport ?

Cette deuxième journée de webinaire avait pour thème « Le numérique, socle ou outil d’un urbanisme durable post covid19 ? ».
L’intervention de Saneleo PETRONELLA se proposait de partir de nos faiblesses économiques structurelles et conjoncturelles, sublimées par le contexte COVID19, avant de se projeter sur les réponses smart et urbaines pouvant lui être apportées.
On pense notamment en termes de facteur de (ré) conciliation entre secteur primaire et secteur tertiaire des initiatives telles que celle de l’entreprise Myditek de l’entrepreneur guadeloupéen Sébastien Luissaint.

Les fruits d’une belle interaction Curaçao - Guadeloupe

L’intervention de M. PETRONELLA aura suscité le grand intérêt des particpants, tant sur l’aspect pédagogiques qu’opérationnel des actions présentées.
Parmi ces interrogations l’on aura retenu, les trois suivantes, assez symptomatiques, tant du public que du contexte :

  1. Quelles sont les politiques mises en place à Curaçao afin de préserver les sols les plus riches pour l’agriculture ?
  2. De quel superficie de terrain doit on disposer afin de nourrir une famille de 4 personnes ?
  3. Que pouvez vous nous dire sur les sols pollués et sur les solutions que l’on peut y apporter (hydroponie, culture hors sol ...) ?

Les réponses de Sanéléo, furent les suivantes :

  1. Le Gouvernement met en ce moment en place une loi basée sur la bonne pratique agricole intitulé « Good Agriculture Practice » (GAP) afin d’augmenter la production alimentaire. Il faut à la fois une permission gouvernementale afin de produire, mais aussi, s’engager à respecter le canevas du GAP local.
  2. Un terrain de 100m2, bien organisé, suffit à nourrir cette famille (4 personnes)
  3. Les sols pollués doivent être réhabilités mais cela prend du temps. L’Hydroponie est une solution mais à ce jour, tous les fruits et légumes ne s’y prêtent pas. Il faut donc combiner l’agriculture « en sol » au « hors sol. »

Conclusion

En rapportant les projets territoriaux (Agro Park de Cap Excellence, Lizin Santral de la CANGT ...) à l’engouement « récent » autour de fermes urbaines et autres (néo) jardins créoles (projet Molokoï) de nouvelles stratégies urbaines font désormais florès. Intégratrices et interactives elles promeuvent une approche écosystémique de la planification, dans des acceptions se rapprochant assez, sur le volet agricole, de la vision d’un feu Alain GAYADINE.
Tout en reconnaissant l’intérêt des réponses "intelligentes" et singulièrement numériques ; sa brève étude du cas guadeloupéen a incité Saneleo à, très humblement, nous inviter à placer la souveraineté alimentaire au cœur de son développement économique durable.
Quand Curaçao affichait hier des taux d’importations, notamment alimentaires, assez proches des nôtres (> 80%) ; la baisse significative aujourd’hui de ce ratio (50 à 60% désormais), nous éclaire, toutes proportions gardées, sur la marge ... à suivre ?
C’est en tout cas le sens des communications récentes de la Chambre d’Agriculture et du Conseil Régionalde la Guadeloupe.

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